Voilà les beaux jours, idéal pour découvrir le cap Ferret à vélo. Il y a un loueur sympa dans le centre-ville du Cap Ferret, en face du Carrefour, et en plus ses vélos sont sans chaine donc pas de risque de dérailler ou de se salir.
On part pour le village de l'herbe, où il y a une très jolie église de style mauresque. On pourrait croire que la photo a été prise de l'autre côté de la Méditerranée, mais non le dépaysement est au coin de la rue!
On poursuit notre route tout au bout du village. Là il faut poser les vélos et zigzaguer à pied entre les maisons de pêcheurs.
On a du sable dans les chaussures, c'est les vacances...
Il y a même un chat qui somnole sur une terrasse bleue, comme en Grèce...
Et le soir on déguste des huitres avec une bonne bouteille de Bordeaux, face à la mer
Nous étions logés dans une chouette chambre d'hôtes: Le Tahiti au Cap Ferret, en plein centre-ville et au calme à la fois, avec une jolie terrasse donnant sur le jardin (chant des oiseaux le matin) et à quelques minutes de la plage. Qu'il est bon de tout faire à pied!
Le pays de Cocagne, cette plaine fertile située entre Toulouse, Albi et Carcassonne, doit son nom à la culture d'une plante tinctoriale qui fit sa fortune : le pastel, Isatis Tinctoria de son nom botanique. On l'appelle guède dans le nord de la France. Les gaulois s'en enduisaient le corps pour effrayer les Romains, on en connaissait les vertus curatives depuis la nuit des temps, mais c'est surtout pour le bleu sublime qui permettait de colorer les étoffes que la plante fut si prisée.
Les feuilles récoltées, lavées, broyées, étaient façonnées en petites balles de la taille d'une clémentine - les fameuses cocagnes - et mises à sécher sur les séchoirs à pastel que l'on trouvait un peu partout dans la campagne lauragaise.
Ces cocagnes decendaient le Tarn, la Garonne sur des gabarres, ces embarcations à fond plat que l'on utilise plus guère que pour le transport des touristes entre Albi et Gaillac. A Bordeaux, elles étaient embarquées sur des navires de haute mer pour rejoindre les marchés de Londres et Anvers et innonder les cours Européennes. L'âge d'or du pastel en Languedoc a duré environ 100 ans, de mi XVe à mi XVIe siècle
Au milieu du XVI notre beau et cher pastel a été concurrencé par l'ndigo (à gauche) cultivé par les esclaves et beaucoup moins couteux.
Il a fallu attendre les années 1990 pour qu'un couple décide de se relancer dans l'aventure, et relance (aujourd'hui en Ariège) la culture du pastel. A Lectoure dans le Gers où cette société est installée (le Bleu de Lectoure) on peut visiter l'atelier et achter des vêtements teints au pastel
Plongée dans les cuves, l'étoffes en ressort jaune et bleuit au contact de l'oxygène de l'air
il y a des pans de murs un peu partout, le plus long est bien sur la "east side galery" le long de la Spree, mais le plus intéressant est dans la Bernauer Strasse. Une plateforme (avec une expo permanente très émouvante) permet de mesurer la balafre que ce fut dans la ville...
séparation entre le secteur français et soviétique...
N'hésitez pas à louer un vélo, selon moi la meilleure façon de découvrir Berlin, immense, immense, et passionnante
les audioguides sont très bien faits (capteur qui se déclenchent en fonction de votre position)
et pour continuer dans l'esprit Berlin, by night, il faut absolument prendre un verre au Sony Center sur la Potsdamer Platz (15 minutes à pied maxi du Reichstag)
Des plages du débarquement aux plages de la Belle Epoque, un week end en Normandie sous le soleil d’hiver.
Je ne vous raconterai pas le débarquement, ses luttes fratricides et corps à corps sanglants, ni ce vent de liberté qui souffla sur les plages du D-Day. Ces lieux chargés d’histoire savent aussi être romantiques : se promener à la Pointe du Hoc entre crevasses moussues et bunkers enlisés dans le verdure à quelque chose d’irréel. Un vent tonique souffle sur ce paysage accidenté mais ô combien esthétique et balaye tout épanchement mélancolique.
Quittons ces pâturages lunaires pour une longue promenade entre deux marées, entre deux ondées sur la plage d’Omaha beach. Un étrange monument commémoratif émerge du sable et dresse vers le ciel ses pointes d’acier. La mer aux reflets d’argent, un ciel d’ardoise comme sur les aquarelles de Jongkind, la pluie qui tombe et crève le ciel en grosse averse généreuse. On est dans un lavis de gris-bleu et on oublie l’acier des armes ici gravées dans les mémoires.
Un refuge discret, niché dans la verdure, est Castel Provence. Un B&B à ver Sur Mer où Josette Bourry vous accueille avec l’attention d’une mère. La chambre sous les toits, rénovée avec goût, donne sur le jardin. C’est un confortable havre de paix où l’on peut se préparer une dernière tisane avant de sombrer dans les bras de Morphée. Le petit-déjeuner mérite à lui seul de jouer les prolongations à Castel Provence. Outre boissons, pain et viennoiseries, Josette Bourry propose un bel échantillon de ses confitures maison. Elle en confectionne pas moins d’une trentaine de sorte chaque année, du classique mélange de fruits rouges baptisé avec humour le Gros Fracas (Groseille, Framboise Cassis) aux plus audacieuses fleurs de pissenlits ou de lilas. Toutes sont délicieuses et redonnent au petit-déjeuner ses lettres de noblesse. On quitte Castel Provence en se promettant d’y revenir aux beaux jours pour profiter du jardin.
Plus loin, Honfleur réserve d’autres bonnes surprises : Honfleur et ses ruelles pittoresques, ses luminosités d’estuaire aussi riche et changeante qu’une palette d’artiste inspira à Jongkind et tant d’autres quelques belles marines. Cette idée de palette-gustative cette fois- on la retrouve pour le bonheur de nos papilles au Bréard, à deux pas de l’Eglise Sainte Catherine. Au menu, les produits du terroir s’encanaillent de gingembre et l’on redécouvre avec bonheur le goût des produits simples, topinambour, pommes, lapereau, cabillaud, relevé avec créativité. Les desserts ont un parfum des îles- manière de rappeler qu’Honfleur avant d’être un repère d’artistes, fut aussi un port actif. Le service est charmant, le cadre tout autant et l’addition reste très digeste : menu à 26 euros et à 34 euros.
Avant de vous promener sur les planches de Trouville et Deauville, ou de retrouver Arsène Lupin à Etretat, faites un détour par le Musée Malraux au Havre. Entre Honfleur et le Havre, le pont de Normandie, posé comme un simple trait d’union entre les deux rives de la Seine. Au Musée Malraux, belle collection impressionniste avec vue sur la mer. Attardez vous sur les pochades d’Eugène Boudin : vaches normandes, femmes sur la plage, Port du Havre ou de Honfleur, saisis sur l’instant avec justesse et poésie, expriment la Normandie avec une grâce infinie. Si vous êtes au musée en fin d’après-midi vous verrez le soleil couchant d’hiver embraser la mer…tout près de l’endroit où Monet à peint Impression soleil levant.
Vous souvenez-vous du slogan scandé par les supporters de la coupe mondiale de football en 2006 ? Berlin, Berlin, wir fahrennach Berlin. Eh bien allons-y à Berlin, capitale si loin mais si proche depuis que Airberlin propose des vols à des tarifs défiant toute concurrence.
Vous n’atterrirez sans doute plus à l’aéroport de Tempelhof mais pourtant quelle merveilleuse invitation au voyage de s’y rendre pour un dîner, une soirée, depuis que l’aérogare a été reconverti en espace dédié à l’évènementiel.
Mais ne perdons pas de temps, vous n’avez que quelques heures devant vous : que voir, que faire dans cette ville gigantesque, presque dix fois plus grande que Paris pour une population de « seulement » 3,5 millions d’habitants ? Vous avez déjà vu le pan de mur de la Bernauer Strasse, vous avez photographié Checkpoint Charlie et le célèbre baiser à la russe de Honecker et Breschnew sur la East Side Gallery. Bref, le mur n’a plus de secret pour vous. La tour de la télévision, l’île aux musées, l’incontournable porte de Brandebourg ? vous connaissez par cœur, au moins en carte postale. Alors, promenez vous dans Berlin, respirez à plein poumon cet air particulier, die berliner Luft Luft Luft chanté par Marlène Dietrich.
Vous séjournez dans le très design et idéalement situé Park Plaza Wallstreet Berlin dans la Wallstrasse. Deux ours encadrent l’entrée, ce sont les Buddy Bär de Berlin que l’on retrouve dans toutes les boutiques souvenirs. L’ours, symbole de la ville. Vous voulez en voir un vivant ? inutile d’aller au zoo pourtant très recommandable (Zoologischer Garten) il suffit de se rendre à deux pas du Märkisches Museum, derrière l’église : là, un ours bien vivant et bien en chair amuse les badauds par ses pitreries.
Si le temps s’y prête, promenez vous le long de la Spree. Le centre ville est en perpétuel changement : le Bode Museum vient à peine de rouvrir ses portes qu’on détruit le Palast der Republik pour reconstruire le château des Hohenzollern. La version originale, bombardée pendant la seconde guerre mondiale, fut complètement démolie par les communistes qui érigèrent à la place un Palast der Republik bourré d’amiante. Aujourd’hui Berlin veut retrouver son château. Faire, défaire. Détruire, construire. Tel semble être le destin de cette ville où grues et pelleteuses font définitivement partie du paysage.
A deux pas de la tour de la télévision, attardez vous à l’Aqua Dom & Sea life de Berlin. Un aquarium ? Mais oui ! Et le clou du spectacle mérite à lui seul la visite. Un ascenseur de verre vous fera voyager au beau milieu de poissons tropicaux, dans l’aquarium. Autour de vous, poissons jaunes, argentés ou encore bleu impérial comme ce majestueux poisson Napoléon qui vous accompagnera de ses mouvements lents jusqu’au dernier étage : là encore, bureaux et belles possibilités de location pour diverses réceptions.
Mais poursuivons notre promenade le long de la Spree. Il est 21 heures, la file d’attente pour atteindre la coupole du Reichstag est raisonnable et son accès gratuit. De là-haut, la vue est merveilleuse mais c’est surtout cette incroyable et photogénique architecture de verre qui donne le tournis. Du verre encore et toujours, il semblerait que de la Hauptbahnhof à la Potsdamer Platz ce soit devenu le matériau de prédilection. Avant de rejoindre la Potsdamer Platz, un petit crochet s’impose par la Friedrichstrasse : à deux pas d’Unter den Linden, le Kultur Kaufhaus, magasin entièrement dédié aux livres et à la musique, vous ouvre ses portes jusqu’à…minuit ! Ivre de musique, il est temps de reprendre ses esprits Potsdamer Platz : c’est la nuit que cette place vaut d’être vue car le velum qui la protège change de couleur. Bleu, mauve, blanc…Magique ! Willkommen in Berlin !
Sous terre, sur terre et au septième ciel : idées d’escapade à la découverte du Périgord noir et du Lot.
Crise oblige, nos budgets serrés nous invitent à (re)découvrir un patrimoine plus immédiat et facilement accessible, mais ô combien dépaysant pour qui sait renouer avec l’émerveillement d’une âme d’enfant.
Elles sont nombreuses, en Midi Pyrénées, ces grottes ornées qui témoignent de la dextérité de notre ancêtre Cro Magnon : si tout le monde connaît Lascaux, la « sixtine » de la Préhistoire, qui connaît les trésors d’art pariétal que recèle l’Ariège ou encore les grottes de Gargas, Cougnac, Foissac, ou encore Pech Merle, faciles d’accès de Toulouse en remontant vers le Périgor ? Dès la première salle, nous voici plongés il a plus de 25 000 ans, mais une visite à Pech Merle c’est bien plus que la découverte fascinante de bisons, mammouths, chevaux et figures abstraites énigmatiques qui animent des parois rocheuses façonnées par le travail conjugué de l’eau et du temps. C’est la découverte d’un monde souterrain étonnant où stalactites et stalagmites, ondulations rocheuses et phénomènes géologiques forment un paysage à part, beau comme une cathédrale gothique, ou étrange comme cette immense racine d’un chêne toujours vivant qui vint transpercer verticalement l’une des galeries. De retour à la lumière, l’envie nous vient de voir Cabrerets, le village des adolescents qui découvrirent la grotte au siècle dernier. Au confluent de la Sagne et du Célé, c’est l’endroit idéal pour un déjeuner sur l’herbe improvisé : passé le pont, on emprunte un joli chemin fleuri de jacinthes sauvages et frétilaires avec une vue imprenable sur le château et le moulin.
Ces paysages édéniques nous accompagneront jusqu’à Sarlat et sans doute bien au-delà.
Dans le soleil déclinant de cette chaude après midi de mai, Sarlat s’offre à nous dans la blondeur de ses façades et la perfection de ses hôtels particuliers qui laissent deviner les fastes de la Renaissance. Comme dans toute cité historique, les restaurants à touristes sont légions : privilégiez les adresses fiables comme le Bistrot, le Jardin Harmonie ou encore le Petit Manoir, mariage réussi de boiseries et mobilier classique réchauffés de teintes grèges et velours noirs so chic ! Quant à la cuisine, les spécialités du terroir s’encanaillent de saveurs asiatiques.
Chambre d’hôtes ou hôtel de charme ? ce soir nous optons pour la deuxième solution : la Maison des Peyrat **, combine les avantages de la ville (15 minutes à pied du centre) et de la campagne : on petit déjeune dans le jardin, à l’ombre des noyers, on se délasse dans la piscine d’eau salée et l’on s’endort dans une chambre lumineuse habillée de teintes claires.
C’est dans le soleil du matin que les jardins suspendus de Marqueyssac (9km de Sarlat) offrent de photogéniques contrastes d’ombres et de lumière. Près de 150 000 buis composent, avec les rocailles, belvédères, et cascades, un jardin idéal. A 130 mètres au-dessus de la Dordogne, c’est un des plus beaux panoramas du Périgord, paysagé, à la fin du XIX siècle, par Julien de Cerval, de retour d’Italie. Là, comme dans l’invitation au voyagede Baudelaire, « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ».
Pratique :
Grotte de Pech Merle, tous les jours d’avril à octobre h30-12h/13h30-17h
Trois semaine d’autotour à la découverte des plus beaux parcs de l’Ouest américain
Les jours rallongent, les oiseaux chantent et le printemps pointe bientôt le bout de son nez, il est temps de songer à programmer vos vacances de printemps. Pourquoi de ne pas profiter du renouveau de la nature pour découvrir la Californie?
La saison est idéale à tout point de vue : températures clémentes, désert couvert de fleurs, ciel dégagé à San Fransisco, idéal pour les prises de vues du célèbre Golden Gate Bridge et un survol de la baie en hydravion.
Trois semaines en autotour sont indiquées pour partir à la découverte de ces vastes horizons. Camping, pic niques et Motels feront l’affaire pour limiter les dépenses. Sur place, une voiture louée depuis la France via les services d’autoescape, et le rêve américain est à vous !
Des petits détours par les états voisins de la Californie permettent de découvrir beaucoup sans (trop) faire de kilomètre : arrivés à Los Angeles, nous mettons le cap sur Las Vegas, Nevada, la ville-parc d’attraction, où tout n’est qu’amusement, démesure et délire kitch. Régression garantie pour qui sait réveiller son âme d’enfant. Dormir au Luxor permet de profiter à tout heure de l’animation du célèbre strip. Certes, l’hôtel n’est pas du dernier cri, mais prendre l’ascenseur dans la pyramide pour rejoindre sa chambre au 27e étage est une introduction au voyage des plus amusantes.
Si les promesses de bonheur factices de Las Vegas vous laissent de marbre, nous vous conseillons de découvrir le Grand Canyon. Décalage horaire oblige, vous serez heureux, à peine arrivés, de vous laisser guider : Grand Adventures propose des journées d’excursion en mini van au Grand Canyon avec chauffeur-guide francophone.
Nous quittons Las Vegas pour profiter de la Death Valley. La vallée de la mort nous semble presque bucolique, couverte de fleurs jaunes, avec, à défaut de neige, ses nappes de sel. Une journée de route suffit pour rallier Las Vegas à Ridgecrest où nous passons la nuit. De Ridgecrest, nous faisons route vers Three Rivers à l’entrée du Sequoia Park. La Sierra Nevada nous offres généreusement ses paysages variés, du versant aride au versant boisé, aux champs couverts de lupins. Nos randonnées nous mènent au piémont du parc, car la neige, fréquente jusqu’en mai à cette altitude, nous permet juste d’approcher le vénérable General Shermann Tree, plus grand arbre du monde avec ses 84 mètres de hauteur. La neige au parc de Yosemite nous contrains de modifier nos plans : après Sequia Park, cap sur la côte pacifique. La petite station familiale de Pismo Beach, véritable havre de paix en cette saison, nous offre de belles balades sur la plage et des Motels avec vue sur l’Ocean au tarif très abordable. Après cette pause iodée, nous faisons route vers San Fransisco en empruntant la célèbre autoroute Highway 1, qui longe l’Océan Pacifique et nous plonge dans des paysages grandioses. A Piedras Blanca, nous pouvons admirer une colonie d’éléphant de mer avant de découvrir un petit coin de paradis : les chutes Mac Way au cœur du Julia Pfeiffer Burns State Park, où les geais buissonniers bleus nous accompagnent tout au long d’un sentier planté d’eucalyptus.
Avant de rejoindre Monterey pour la nuit, une balade au coucher du soleil dans le parc national de Point Lobos s’impose: une nature composée comme dans un tableau, des collines couvertes de « poppies », sorte de coquelicots orangés, et des familles d’otarie qui se baignent en toute quiétude.
A San Francisco, franchissez le Golden Gate Bridge pour une promenade dans le John Muir Woords National Park. Il rassemble d’étonnants sequoia à l’ombre desquels il fait bon se reposer. Chaque jour à San Francisco offre de nouvelles perspectives de découverte : que vous embarquiez à bord d’un cable car, d’un catamaran pour une croisière dans la baie ou à bord d’un hydravion, c’est une ville plurielle qui s’offre à vous.
Il faudrait évoquer Yosemite et ses montagnes parfaites, l’incroyable musée Getty à Los Angeles et la villa Getty, version hollywoodienne d’une villa pompéienne, il faudrait décrire le grand aquarium de Monterey, les sensations offertes par le plus ancien parc d’attraction de Californie et ses montagnes russes en bois qui donnent sur la plage, il faudrait un livre et bien plus pour résumer ce périple de trois semaines qui à lui seul contient mille voyages…mais nous vous laissons rêver aux pages de votre propre voyage en Californie !
BAHHH! j'aime pas le dimanche, parce que le dimanche quand on est petit:
il faut faire ses devoirs parce que lundi il y a un controle de math, encore un probleme de baignoire à remplir qui fuit, mais enfin, ils ne connaissent pas le numéro d'un bon plombier à l'éducation nationale!
il faut faire une longue et charmante promenade dans la campagne
il faut faire la bise à la tante qui pique et manger la blanquette de veau cuite et re-recuite
tout le monde s'applique à faire ce qui est chiant JUSTEMENT le dimanche, histoire de le rendre ENCORE plus chiant: pile de repassage, vidange de voiture, scarbble quand il pleut ( =veson assuré)
Et quand on est plus grand et célibataire dans une ville où TOUT est fermé le dimanche parce que le dimanche c'est SACRE (genre Strasbourg)
les seuls gens qu'on croise dans la rue sont les familles avec un petit paquet de gateaux du pâtissier qui se balance au bout des doigts
y a même plus de pain parce que le dimanche il faut réserver sa baguette
et donc... on se retrouve entre célibataires à la séance de 11 heures (parce que c'est moins cher) du cinéma d'art et d'essai à regarder un film chinois qui fait fait bondir de joie le petit bonhomme du Télérama (en fait de longs plans fixes sur une ville en chantier, ou une cascade qui n'en finit pas de couler et vous donne envie de faire pipi.)
DONC, afin de remédier à l'horreur du dimanche vesonneux (mot inconnu du petit Robert mais dont tout le monde à compris le sens) et comme Vincent Delerm ne semble pas avoir écrit de chanson sur le veson du dimanche, rien à voir avec le vison du dimanche, celui qu'endossent les vieilles pour déambuler dans une ville de vieilles genre Baden-Baden (dont le nom traduit sigifie Bain-Bain, faut le faire), donc pour tout ça disais je, je lance un grand mouvement national de LUTTE CONTRE LE DIMANCHE et propose d'en faire un LUNDI, en mieux.
Vienne est un bonbon acidulé. La rondeur évidemment, celle des « bubons baroques» de la colonne de la peste érigée en 1698 sur le Graben par Johann Fischer von Erlach, rondeur de la coupole finement ciselée du pavillon Secession, œuvre maîtresse du Jugendstil. Rondeur du Ring dont on fait le tour avec la même ivresse qu’un tour de manège, rondeur de la grande roue du Prater. Une bonbon tout rond, donc, mais aussi un peu kitsch, comme les robes de Sissi. Impératrice certes belle, mais aussi mauvaise mère, très égoïste et finalement pas si sympathique, c’est du moins ce qu’on retiendra du musée qui lui est dédié dans la Hofburg et où quelques–uns des objets ayant appartenu à l’illustre épouse de François-Joseph sont exposés. Parmi eux, une curieuse presse à canard. Sissi, « people » avant l’heure, pour qui l’entretien du corps passait par quelques heures de gymnastique et l’absorption de ce curieux breuvage, du sang de canard frais. Mens sana in corpore sano ? La belle refusait qu’on diffuse des portraits d’elle passé un âge où elle ne se jugeait plus à son avantage et se complaisait dans une mélancolie qui lui fit s’épancher sur son triste sort de pauvre petite fille riche en des sonnets « romantiques » - en vérité de pâles pastiches de Heinrich Heine. Une Sissi qui n’aura de cesse de se mettre en scène, elle qui pourtant semblait détester les mondanités, mais la ville s’y prête, regardez comme elle est théâtrale, regardez les imposantes façades du Ring, regardez l’église Saint Charles de Borromée, œuvre de Fischer von Erlach, baroque et grandiose mise en scène du pouvoir divin et temporel.
Variante du bonbon : la Mozartkugel, petite gâterie toute ronde au chocolat et massepain, un peu écœurante, que l’on retrouve dans toutes les vitrines de la ville et plus particulièrement dans celles de la Kärtnerstrasse. Ce Mozart mangé à toutes les sauces au grand plaisir de touristes japonais, on le retrouvera pour plus d’intimité au 20 de la Domgasse, derrière la cathédrale où fut célébré son mariage avec Constanze Weber.
Mais Vienne a aussi un goût marqué de paprika qu’on retrouve dans les Gulasch hongrois proposés sur les cartes des restaurants, à côté de l’oie rôtie aux choux rouges empruntée aux voisins polonais et des boulettes de viandes piquantes slovènes. Allez donc dîner chez Plachutta (Wollzeile 38), on y sert le plat favori de François Joseph : le Tafelspitz, bœuf bouilli proche du pot au feu servi avec une sauce au raifort. Délicieux. Fondant. Un bonbon en somme !
Mais quel est le vrai goût de Vienne ? C’est incontestablement dans un café qu’il faut le chercher. On raconte qu’après le deuxième siège de Vienne en 1683, les Turcs vaincus auraient abandonné des sacs de grains de café qui devint vite le breuvage à la mode, accompagné d’une petite « viennoiserie », en forme de croissant, petit pied de nez à l’occupant musulman. Si j’aime le café Central, archi-connu et couru c’est vrai, mais ses ogives néogothiques ne pourront vous laisser de marbre, ma préférence va au café Bräunerhof, Stallburggasse 2. Un charme suranné, en sourdine quelques notes de piano que ne laisse pas deviner une devanture très quelconque. A l’intérieur, un bel espace, une lumière chaleureuse dispensée par des lampadaires en forme de boule. Les banquettes recouvertes d’une tapisserie vieillotte sont confortables, on lit son journal avec plaisir, dans le calme car les touristes vont ailleurs. Le serveur est un grand échalas dégingandé sorti tout droit d’une nouvelle de Hoffmannstahl qui fut d’ailleurs un habitué des lieux. Il s’excuse presque d’interrompre votre lecture pour vous apporter votre café. C’est Vienne, c’est cela le goût de Vienne.